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E. ZEMMOUR PETAIN ET LES JUIFS

par | 24 Nov 2021

Oui Eric Zemmour dit vrai en rappelant que Pétain a sauvé des Juifs, et en nombre considérable.

En 1940 le Maréchal, stratège, avait jugé : « Le wagon de Rethondes nous sauvera ». Loin d’être une capitulation et une trahison, l’armistice fut une victoire éclatante qu’il remporta in extremis sur Hitler, enivré de ses succès, au grand dam de ses généraux. Dans le même temps, le général de Gaulle, évincé par Weygand du nouveau gouvernement, se replia à Londres où il fit de sa condamnation le fondement de son action, bien qu’il ait été approuvé par l’immense majorité des Français. Dans la suite il l’approuva en privé lorsqu’il donna cette instruction au général Odic : « N’avouez, jamais que l’Armistice ne pouvait être évité. » Aveu renouvelé à son aide de camp le colonel de Bonneval.

Le 8 juin 1944, à Marrakech, W. Churchill, revenu à une plus exacte appréciation des faits, déclarera au général Georges : « Après la bataille du Nord, l’Angleterre n’avait plus d’armes. Nous n’avions pas vu la question des chars et celle de l’aviation sur un plan suffisant. L’Armistice nous a, en somme, rendu service. Hitler a commis une faute en l’accordant. Il aurait dû aller en Afrique du Nord s’en emparer pour poursuivre sur l’Égypte. Nous aurions eu alors une tâche bien difficile. » D’où ce constat d’Henri Amouroux en 1993 : « Aujourd’hui la nécessité de l’armistice n’est pratiquement pas remise en question, ce qui bouleverserait de Gaulle. » Sans l’armistice, sans la zone libre, sans l’action du gouvernement de l’époque, la totalité des Juifs en France et en Afrique du Nord eût été éliminée.

Ajoutons que le général de Gaulle confia à son bras droit, le colonel Rémy, qu’il ne comprendrait jamais pourquoi le maréchal Pétain n’avait pas gagné Alger en novembre 1942 (donc après la rafle du Vel d’Hiv.) où il aurait été accueilli triomphalement par la population et les Alliés, avec à la clé sa marginalisation de la scène politique. Or c’est précisément pour sauver les personnes en danger que le Maréchal décida de rester, observant, conscient des conséquences sur sa personne : « Je brûlerai ma gloire ».

A Roger Martin du Gard qui lui demandait le 17 juin 1944 s’il ne partirait pas, il répondit : « Je ne suis pas parti en novembre 1942, ce n’est pas aujourd’hui que je m’en irais. C’était trop facile !… Qu’est-ce que vous seriez devenus, tous ? A voir ce qu’ils font déjà contre le maquis, les Allemands, c’eût été beau ! Et dans les camps de prisonniers en Allemagne ? Les représailles eussent été affreuses à mon départ. En restant je n’ai pas permis qu’ils fassent certaines choses. J’ai évité des sévices contre les Alsaciens-Lorrains réfugiés, contre les juifs, contre les communistes. Les juifs ! si j’étais parti, les SS les auraient tous massacrés, tous, vous m’entendez ? comme en Pologne ! Voilà ! J’avais dit une bonne fois, quand tout tombait sur nos têtes : « Je ne quitterai pas la métropole. » Je pensais : « Je veux que tout ce que je suis, tout ce que je représente, tout ce que je rappelle à l’ennemi, serve à protéger les pauvres gens. Je n’ai qu’une parole avec les Français.»

L’enseignement de tout ceci, Guy Raïssac, magistrat instructeur d’un procès politique conduit à charge, l’a donné : « Un pays ne peut sans dommage renier et flétrir l’un de ses rares grands hommes, fût-ce à l’heure de son déclin, sans courir le risque d’altérer sa propre substance.» La diabolisation du Maréchal est un mauvais coup pour la France ; elle le restera aussi longtemps que la dépouille de celui qui avait conduit ses armées à la victoire lors de la Grande Guerre, et fait don de sa personne en 1940, ne sera pas inhumée avec les honneurs, à Douaumont.

Au cours du procès, Kenneth de Courcy, secrétaire général du parti Conservateur, arriva à la même conclusion et tint à faire part de son avis aux juges dans une lettre qui fut lue, mais ne modifia pas l’issue du procès, décidée d’avance. Il y disait : « Je refuse absolument de croire que le Maréchal Pétain ait été un traître et qu’il ne l’ait jamais été. Je ne crois pas, d’ailleurs, qu’un Maréchal de France soit un traître et j’estime, en tout cas, que c’était extrêmement rusé et une immense contribution à la sécurité de ma patrie, l’Angleterre, que Pétain ait réussi à empêcher la flotte française et l’Afrique du Nord à tomber entre les mains des Allemands. Quelles que soient les fautes qu’il a pu commettre, le fait d’avoir empêché les Allemands d’acquérir la force nécessaire pour envahir ce pays, c’est-à-dire la puissance navale que l’Allemagne ne possédait pas, mais que la France possédait, ce fait est, à mon avis, un résultat étonnant, et je ne comprends pas que les gens ne puissent le voir avec clarté.

« En outre, je ne peux comprendre comment il a pu faire pour tenir les Allemands éloignés de l’Afrique du Nord.

« Je ne crois pas que, dans toute l’Histoire, il y ait eu un pays qui ait été aussi complètement joué que les Allemands l’ont été par les Français. »
« Par ailleurs, je n’ai absolument aucun désaccord avec de Gaulle… Je pense que tous les deux, Pétain et de Gaulle, ont rendu à la France un immense service, l’immense service de tromper les Allemands.

« Quel dommage qu’on ne réalise pas cela : Pétain sans de Gaulle et de Gaulle sans Pétain n’auraient jamais obtenu un résultat comparable à celui qu’ils ont obtenu ensemble1.»

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3 Commentaires

  1. Alain Mathevet

    Entièrement d’accord avec vous. Surtout n’abandonnez jamais la cause de défendre le maréchal Pétain, tout en reconnaissant l’action du général De Gaulle. L’un et l’autre ont défendu la France qu’on aime.

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    • JacquesBoncompain

      Je publierai à la rentrée un nouvel opus sur Pétain grand sauveur de Juifs, contrairement à la légende noire qui l’accable ignominieusement.

      Réponse

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