SUR LES TRACES DES RESISTANTS CHRETIENS
Courriel à Jean-Marie Guénois et Jérôme Cordelier
Cher Monsieur,
Je suis un fidèle lecteur de vos articles comme de ceux d’Eric Zemmour mais permettez-moi de vous faire part de ma réserve sur les propos que vous rapportez de Jérôme Cordier.
Ce dernier a le mérite de mettre l’accent sur le rôle joué par les Chrétiens dans la Résistance et il est excellent que vous lui ouvriez les colonnes de votre journal. Mais une fois de plus c’est pour donner le coup de pied de l’âne aux évêques et à Pétain, jugés coupables de collaboration.
Auteur d’un Dictionnaire de L’Épuration des gens de Lettres, reproduisant et analysant 2500 dossiers inédits, et d’un premier tome consacré au Maréchal Je brûlerai ma gloire (Ed. Muller) dont Le Figaro s’est abstenu de rendre compte, je me suis élevé, preuves à l’appui, contre l’opprobre jeté sur le Maréchal et ceux qui l’ont suivi.
J’ai personnellement remis un exemplaire de ce dernier ouvrage entre les mains de Mme Beate Klarsfeld, dédicacé à Arno, son fils, étant prêt à confronter mes idées avec les leurs, et ils se sont murés dans le silence, car j’apportais des objections contrariant leur thèse. Sur 700 pages 130 sont consacrées à la condition des Juifs. Sans le Maréchal, aucun juif n’aurait survécu en France et en Afrique du Nord, qui en est le plus grand sauveur après Pie XII, et condamné tout comme lui par la propagande gaulliste, communiste, socialiste, maçonnique et certains groupes de pression juifs, toujours active.
L’étude à laquelle je me suis livré de la foi comparée de De Gaulle et de Pétain me conduit à conclure que le premier était un homme de l’Ancien Testament, et le second du nouveau. Le Premier était animé par la haine, sentiment inconnu du second.
Savez-vous que Pétain voulait être prêtre et que la seule défait de 1870 l’a conduit à donner sa vie pour la France en entrant dans l’armée ?
Des proches de De Gaulle ont mis en doute sa foi. Il semble qu’il faille distinguer chez lui l’éducation chrétienne de la mise en pratique.
Etienne Borne parle des « deux religions du général de Gaulle et de « la possibilité de soutenir, avec la même autorité, son absence de convictions chrétienne, ou, au contraire, son authentique foi. »
Stanislas Fumet salue en lui « Le Prince chrétien par excellence. »
Frossard juge qu’il est « plus prolixe avec son confesseur » qu’avec un journaliste.
Sont sceptiques de sa foi : Emmanuel d’Astier de la Vigerie, Jacques Soustelle, Pierre-Henri Teitgen et l’amiral Flohic.
Soustelle : voit en de Gaulle un formaliste. Veut qu’on sache qu’il va à la messe. « Le Général n’était pas chrétien au plein sens du terme. Pour lui l’Église appartenait aux structures de l’État. C’était un catholique mais un catholique à la manière maurrassienne : l’Église romaine, avec son côté d’encadrement de la hiérarchie sociale. Il était catholique plus que chrétien…. Il n’était pas un homme religieux. Il avait une religion à lui…, si tant est qu’il eût une religion. »
TEITGEN : « Plus que chrétien de l’Église universelle, il était catholique de l’Église romaine. »
FLOHIC: «L’agnosticisme de Malraux m’a toujours semblé plus proche de la divinité que la foi apparemment bien établie du Généal. »
Le 10 juillet 2021
M. Jean-Marie GUENOIS jmguenois@lefigaro.fr
BRUCKBERGER : « Le mot « catholique » n’a pas tout à fait le même sens que « chrétien. » De Gaulle agissait-il en chrétien ?
Quand une personne interrogea Pétain sur la raison pour laquelle il partait à la guerre de 14 avec le seul grade de colonel, il lui répliqua : « Vous oubliez ma religion. » De Gaulle rappela les Francs-maçons Pétain reprit les galons de l’uniforme du général de Sonis, sorti avec fracas de la FM, lorsqu’il fut fait général.
Le statut des juifs fut adopté dans la précipitation pour empêcher les Allemands de généraliser les lois de Nuremberg appliquées en Alsace-Lorraine dés leur occupation. Raymond Aron reconnut que ce statut avait permis de sauver des juifs et Abetz déclara que par lui le gouvernement français avait voulu dissuader les Allemands de légiférer eux-mêmes beaucoup plus durement.
Pétain refusa à Goering la fonte des cloches de toutes les églises de France. Il pardonna à de Gaulle son ingratitude, la multiplicité de ses mensonges, il s’opposa à contribuer à son élimination ce que Churchill lui proposa par l’intermédiaire de deux de ses agents, et, prisonnier de la SS au Château de Morvillars, écoutant à la RTF la retransmission en directe de sa descente des Champs-Élysées, il s’exclama : « Bravo Pétain ! Il a réussi ! » manifestation d’une générosité dont de Gaulle, homme de ressentiment, était strictement incapable.
Il est donc triste et désespérant de voir un organe de presse prestigieux comme Le Figaro, contribuer à la perpétuation de condamnations infondées.
D’ici un mois ou deux je publierai LA TRAGÉDIE DU MARECHAL, suite de « Je brûlerai ma gloire », titre qui montre que la démarche de Pétain fut essentiellement christique, quand de Gaulle, patriote, sans doute, faisait passer sa carrière avant l’intérêt général comme le lui a finalement reproché son homme lige, Michel Debré.
De Gaulle a reconnu à Rémy qu’il n’avait jamais compris pourquoi Pétain en 1942 n’avait pas gagné Alger où il aurait été accueilli à bras ouverts, de Gaulle n’existant plus. Or il s’est sacrifié jusqu’au bout en restant en France pour sauver tous ceux qui étaient en danger, comme les juifs, comme il le dit à Maurice Martin du Gard en 1944. Il a fait passer les Français, dont les Juifs, avant sa carrière, quand de Gaulle fabriqua le procès Pétain dés l’hiver 1944, envoyant même Gaston Palewski pour faire pression sur les jurés qui le condamnèrent à mort à une voix de majorité.
Mgr Beaussart avait été lé professeur du Général à Stanislas et voulut le rencontrer : « eh bien, sous prétexte que le maréchal Pétain avait fait de moi un membre de son Conseil national, rapporta Rémy, et peut- être aussi parce que j’étais l’auxiliaire du cardinal Suard, le nouveau préfet – qui s’appelait je crois Luizet – a publiquement refusé de me tendre la main et j’ai dû partir. » Depuis Beaussart a été atteint de myopathie. « Est reconnaissant à Rémy de son article sur Carrefour alors qu’une juive lui a demandé combien il avait touché pour cela… « Unir ces deux grands noms dans le cœur des Français, voilà ce qu’il faut faire, et il faut que vous alliez le dire à notre Saint-Père le Pape… Savez-vous que la condamnation du maréchal Pétain, outre qu’elle a frappé au cœur un grand nombre de Français, a mis la France en état de péché ? Vous allez vous rendre à Rome. Vous demanderez à voir le Saint-Père. Lui seul dispose de l’autorité qu’il faut pour convaincre le général de Gaulle de faire le geste qu’il faut ! » Rémy s’exécutera. Gaulle promit au Pape qu’il réhabiliterait le Maréchal…
Le Maréchal mourut le 23 juillet 1951 sans que le Général ait parlé en bien de lui… Comme le dit le général Giraud : « De Gaulle voulait être le seul libérateur. »
Vous le voyez, il y a beaucoup à dire et redire.
Naturellement vous pouvez communiquer ce message à M. Cordelier. Dont l’ouvrage est bienvenu hors le travers dénoncé.
Je m’estimerais comblé si vous consacriez à mon prochain ouvrage, La tragédie du Maréchal (Ed. Muller), le quart de l’espace que vous venez de lui attribuer.
Guy Raïssac, magistrat instructeur de ce procès hors normes, finit par reconnaître : « Un pays ne peut sans dommage renier et flétrir l’un de ses rares grands hommes, fût-ce à l’heure de son déclin, sans courir le risque d’altérer sa propre substance. » Paroles oh ! combien prémonitoires… A Georges Pompidou venu lui annoncer que Pétain, mort, c’était là une « affaire liquidée », de Gaulle a répondu : « Non, c’est un grand drame historique, et un grand drame historique n’est jamais terminé… » Comme s’il pressentait que l’«affaire » le poursuivrait lui aussi par-delà sa propre mort.
Rétablir les faits est donc affaire de santé publique et y contribuer serait à l’honneur de votre journal comme ce fut celui de l’Aurore à propos de la première « affaire. »
Je me tiens à votre disposition pour vous rencontrer dés lundi ou mardi prochain ou à mon retour fin septembre. Vous pouvez visiter mon blogue jacquesboncompain.fr qui vous en dira davantage sur ma personne et mes publications.
Avec mes sentiment dévoués,
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