Le 6 juin 1940, Paul Reynaud, grand procureur du Maréchal, battit sa coulpe, mais un peu tard : « Reconnaissons nos torts. Dans leurs gouvernements successifs et dans leur esprit public, les démocrates ont depuis longtemps manqué de clairvoyance et d’audace. L’idée de patrie, l’idée de valeur militaire ont été trop longtemps négligées[3].» Quelques semaines plus tard, Jean Orieux témoignait de la désaffection du régime : « C’était un vomissement général de la IIIe République. Voilà ce qui a poussé les Français dans les bras de Pétain. Ce n’était ni sa gloire acquise à Verdun, ni sa valeur, ni ceci, ni cela… Son mérite premier, c’est qu’il n’avait pas trempé dans la cuisine politique d’avant-guerre, son nom n’était entaché d’aucun mensonge[4]. »
Léon Blum disait : « Chaque fois qu’il est question de démolir l’armée, j’en suis », et il ramena la semaine de travail à quarante heures au moment où Hitler la portait à 72 heures ! Constatant sa faillite, le 10 juillet 1940, l’Assemblée du Front populaire, confia au Maréchal, à une large majorité, avec le soutien des présidents des Chambres, le soin de rédiger une nouvelle Constitution reposant sur les valeurs qui fondent toute société et qu’elle avait systématiquement combattues : travail, famille, patrie. Ce qu’il fit, en se détournant de l’individualisme révolutionnaire, dégageant des principes de solidarité dont je vous joins la liste, seuls à même de restaurer la France. Cette tentative de rechristianiser son pays constituera la vraie raison de sa condamnation.
Le mauvais exemple vient donc d’en haut. Catholique, le général de Gaulle, après avoir dénigré son pays à répétition sur les ondes de la BBC, stigmatisé un armistice salvateur, autorisa le retour des sociétés secrètes et s’unit à Staline dans le dos des Alliés, à seule fin de supplanter le général Giraud, au prix de la marxisation de la société française par une épuration idéologique qui pèse encore sur les esprits et paralyse les réformes. Mon Dictionnaire de l’épuration des gens de lettres, dont je vous joins un exemplaire, nourri à 90% d’archives inédites, a été ignoré par les médias officiels, faute de pouvoir être contesté, et l’étude comparative de Pétain et de Gaulle que j’ai rédigée dans la foulée, Je brûlerai ma gloire, n’a toujours pas trouvé de diffuseur, car elle remet également en cause la doxa sur l’Occupation et la Libération. Le silence est l’arme fatale de la bien-pensance.
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